Quand BMW a remplacé son célèbre moteur N47, connu pour ses soucis de chaîne de distribution, le constructeur allemand devait rassurer. C’est ainsi qu’en 2014, le B47 a fait son apparition. Un quatre cylindres diesel de 2.0 litres, à la fois plus silencieux, plus efficient et surtout pensé pour durer. Ce bloc a équipé de nombreux modèles, de la Série 1 à la Série 5, en passant par le X1 ou le X3, et il est toujours présent aujourd’hui sous des versions évoluées.
Mais qu’en est-il vraiment de sa fiabilité ? J’ai pris le temps de rassembler les retours d’expérience de conducteurs, les rappels officiels, et les avis d’experts pour vous donner un regard complet et honnête sur ce moteur qui a fait couler beaucoup d’encre.
👉 L’article en résumé :
Un moteur qui a corrigé les erreurs du passé
Le B47 a été conçu pour tourner la page du N47, un moteur diesel efficace mais tristement célèbre pour sa chaîne de distribution fragile, souvent sujette à la casse prématurée. BMW a donc revu sa copie avec un bloc entièrement redessiné, une architecture modulaire, une gestion électronique plus fine et des matériaux plus robustes.
Résultat : le B47 se montre bien plus fiable dans la durée. Il offre entre 150 et 231 chevaux, selon les versions, et un couple généreux pouvant atteindre 500 Nm. Les vibrations sont mieux maîtrisées, la consommation baisse sensiblement, et la chaîne de distribution, placée à l’avant du moteur (et non plus à l’arrière), ne pose quasiment plus problème.
Je trouve qu’il s’agit là d’un vrai progrès technique : le moteur est plus souple, plus agréable et bien moins bruyant. Mais comme tout diesel moderne, il reste sensible à certains facteurs… notamment à l’usage qu’on en fait.
Les points faibles qu’il faut connaître
Même si le B47 a globalement bonne réputation, il n’est pas exempt de petits défauts. Le plus important, celui qui a entraîné plusieurs campagnes de rappel, concerne le refroidisseur de la vanne EGR. Ce composant, chargé de refroidir les gaz d’échappement recyclés, peut fuir et laisser passer du liquide de refroidissement. Dans les cas les plus extrêmes, cette fuite peut provoquer un dégagement de fumée, voire un risque d’incendie.
Entre 2018 et 2024, BMW a rappelé plusieurs centaines de milliers de véhicules équipés du B47 pour corriger ce défaut. En pratique, le constructeur remplace ou nettoie le module EGR et met à jour le logiciel moteur.
Autre point à surveiller : l’encrassement du système EGR et du filtre à particules (FAP). Comme sur la majorité des diesels récents, les petits trajets répétés nuisent au bon fonctionnement du système. L’encrassement peut provoquer des pertes de puissance, des régénérations incomplètes ou des voyants moteur qui s’allument sans prévenir.
Enfin, quelques rares cas de turbo fatigué ont été signalés après 200 000 km, mais ils restent marginaux. Rien à voir avec les problèmes structurels qu’avait connus le N47.
Les symptômes d’un B47 qui montre des signes de fatigue
Avec un peu d’expérience, on apprend vite à reconnaître les signaux d’alerte avant qu’ils ne se transforment en panne. Voici ceux que je rencontre le plus souvent :
Quand l’un de ces symptômes apparaît, je conseille de faire un diagnostic électronique avant toute chose. Les codes défauts permettent de cibler rapidement l’origine du problème, qu’il s’agisse d’une simple vanne EGR ou d’un capteur en fin de vie.
Les rappels et vérifications à ne pas négliger
BMW a été plutôt réactif sur ce moteur. Le principal rappel touche le module EGR, mais il existe aussi des mises à jour logicielles pour la gestion de l’adBlue et des émissions. En cas de doute, le plus simple est de vérifier le numéro VIN du véhicule sur le site officiel BMW ou auprès d’une concession.
Lors de l’achat d’un modèle d’occasion équipé du B47, je recommande de demander :
Ces informations donnent une vision claire de la santé du moteur et évitent de mauvaises surprises.
Comment bien entretenir un moteur B47
Ce moteur a besoin d’un entretien rigoureux, mais rien d’excessif. Je conseille d’utiliser une huile BMW Longlife-04, spécifique pour moteurs avec FAP, et de ne pas attendre les 30 000 km indiqués par le tableau de bord avant de vidanger. En usage mixte ou urbain, une vidange tous les 15 000 km ou une fois par an est beaucoup plus raisonnable.
L’autre point clé, c’est le type de trajets. Pour permettre au FAP de se régénérer correctement, il faut de temps en temps rouler une vingtaine de minutes à régime constant, sur voie rapide. C’est la meilleure manière de prévenir les colmatages et les alertes liées à la dépollution.
Conseil de pro 🧰 : Quand je m’occupe d’un B47, je commence toujours par inspecter la vanne et le refroidisseur EGR à chaque entretien. Si j’observe une légère humidité, une odeur de chaud ou un niveau de liquide de refroidissement qui baisse lentement, j’interviens sans attendre. Un remplacement préventif coûte bien moins cher qu’un moteur endommagé par une fuite.
Je conseille aussi de faire une mise à jour logicielle si elle est disponible : certaines versions corrigent la gestion du FAP et réduisent les régénérations intempestives.
Mon avis sur la fiabilité du B47
Globalement, je trouve que le B47 est l’un des meilleurs diesels modernes de BMW. Il a corrigé les gros défauts de son prédécesseur et affiche une longévité remarquable quand il est bien entretenu. Les seuls soucis notables concernent l’EGR, un problème désormais bien connu et largement traité.
Des propriétaires atteignent plus de 250 000 km sans souci majeur, preuve que ce moteur est capable d’une belle longévité. Il reste néanmoins sensible à l’encrassement, donc mieux vaut éviter les trajets exclusivement urbains.
En résumé, le B47 est un moteur fiable, performant et économique, à condition de le traiter avec soin. Un entretien régulier, une batterie en bonne santé et quelques trajets roulants suffisent souvent à le garder dans une forme olympique.
