Perte de puissance soudaine : ce que m’a appris un capteur PMH HS

exemple de perte de puissance de voiture
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Tout a commencé par une impression étrange : mon moteur peinait à monter dans les tours, alors que je roulais normalement. Pas de claquement, pas de bruit particulier, mais une sensation très nette de mollesse à l’accélération. Puis, une ou deux fois, la voiture a calé sans prévenir… et a redémarré comme si de rien n’était. J’ai d’abord pensé à l’allumage ou à l’injection. Pourtant, c’est un tout petit capteur, bien planqué dans le moteur, qui était en cause : le capteur PMH.

Le capteur PMH joue un rôle essentiel dans le calage moteur, et une défaillance peut perturber injection et allumage.
Les symptômes les plus fréquents sont une perte de puissance, des à-coups à l’accélération, voire des calages intempestifs.
Un capteur HS envoie un signal erroné au calculateur, ce qui peut faire passer le moteur en mode dégradé ou bloquer le démarrage.
Le diagnostic se fait par valise OBD, avec parfois un test à l’oscilloscope pour confirmer l’origine du problème.
Le remplacement reste accessible (entre 100 et 300 €), mais mieux vaut intervenir tôt pour éviter d’autres dégâts.

PMH : un capteur minuscule, mais une mission essentielle

Le capteur PMH, ou Point Mort Haut, s’appelle aussi capteur de vilebrequin. Il sert à détecter la position exacte du piston n°1 lorsqu’il est en haut de sa course, dans chaque cycle moteur. Cette info est capitale, car elle permet au calculateur de synchroniser parfaitement l’injection de carburant et l’allumage.

Ce capteur fonctionne grâce à une cible magnétique fixée sur le volant moteur ou le vilebrequin, qu’il « lit » en permanence. S’il ne fonctionne plus correctement, c’est un peu comme si le cerveau du moteur perdait ses repères. Le calculateur reçoit des infos erronées ou incomplètes, ce qui provoque des bugs… parfois discrets, parfois sévères.

Les symptômes qui m’ont mis la puce à l’oreille

La panne ne s’est pas manifestée d’un coup. Ce qui rend le diagnostic compliqué, c’est justement cette progression lente, avec des symptômes qui peuvent ressembler à beaucoup d’autres pannes moteur. Voici ce que j’ai noté au fil des jours :

Des ratés à l’accélération, notamment entre 1500 et 2500 tr/min.
Une perte de puissance significative, mais pas permanente : ça allait et venait.
Quelques à-coups à bas régime, surtout en seconde et en troisième.
Et des calages sans raison apparente, moteur chaud comme moteur froid.

Parfois, le voyant moteur restait éteint. Parfois, il s’allumait brièvement… puis s’éteignait. Très difficile à cerner sans matériel.

Pourquoi un capteur PMH HS peut bloquer tout le moteur

Ce capteur transmet un signal électrique au calculateur moteur, basé sur la rotation du vilebrequin. S’il donne une mauvaise fréquence, une tension trop faible ou un signal coupé, le calculateur ne peut plus :

déclencher l’injection au bon moment
allumer les bougies avec la bonne avance
maintenir un ralenti stable

Dans le meilleur des cas, le moteur passe en mode dégradé (puissance réduite, régimes limités). Dans le pire, il cale, refuse de démarrer ou endommage les bougies, le catalyseur, voire les injecteurs à la longue.

Comment le diagnostic a été posé dans mon cas

Ce n’est qu’après passage chez un garagiste équipé que le diagnostic a pu être posé avec certitude :

La valise de diagnostic OBD a relevé un code défaut P0335, indiquant une perte de signal PMH.
Le mécanicien a ensuite mesuré le signal du capteur à l’oscilloscope, et là, les anomalies étaient évidentes : coupures irrégulières, fréquence instable.
L’état du capteur était correct visuellement, mais le signal électrique était perturbé. Il a été remplacé, et tous les symptômes ont disparu immédiatement.

Quel est le prix pour remplacer ce capteur ?

Bonne surprise : le capteur lui-même est peu coûteux. En moyenne :

Entre 25 et 60 € pour la pièce neuve
Entre 1 et 2 heures de main-d’œuvre selon le moteur

Le tout m’a coûté environ 150 € TTC, diagnostic compris. Sur certains moteurs (notamment VAG et certains HDi), il peut être plus difficile d’accès, ce qui fait grimper la facture jusqu’à 300 €. Mais comparé au prix d’un injecteur, d’un catalyseur ou d’un embrayage, c’est un petit souci… aux grands effets.

Peut-on rouler longtemps avec un capteur PMH défaillant ?

Sur le papier, tant que la voiture démarre, on peut rouler. Mais dans les faits, les conséquences peuvent être sérieuses : perte de puissance au moment où on en a le plus besoin, moteur qui cale en roulant, ou redémarrage impossible en pleine côte. Sans parler de l’usure prématurée des autres composants.

Et le risque le plus discret, c’est l’encrassement du catalyseur ou du filtre à particules, à cause de combustions incomplètes et d’injections mal calées.

Ce que je fais maintenant pour éviter que ça se reproduise

Depuis cette mésaventure, j’ai adopté quelques bons réflexes :

Je fais attention à tout changement de comportement moteur, même léger.
Je ne laisse pas traîner un symptôme “qui part et qui revient”.
Je fais inspecter les capteurs à chaque grosse révision, surtout si le moteur a plus de 150 000 km.
Et je garde toujours dans la boîte à gants un petit lecteur OBD Bluetooth, pour vérifier moi-même les codes erreur si besoin.

Ce que je retiens de cette histoire

Un capteur PMH HS, ce n’est ni spectaculaire, ni bruyant… mais c’est un vrai poison pour le moteur. Sa défaillance peut bloquer un véhicule du jour au lendemain, et si on s’entête à rouler, on risque des réparations bien plus coûteuses.

Aujourd’hui, dès qu’un moteur perd en nervosité sans raison claire, je pense à lui. Et franchement, je préfère dépenser 150 € aujourd’hui que 1500 demain.

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